Empl. pronom. "S'en remettre à qqn (dans le cadre d'un débat intellectuel)" : Et pour ce, est ce bien raisonnable chose de soy abandonner aus anciens et maismement a crere les paroles de nos anciens peres estre vraies, et que des choses qui ont mouvement aucune soit divine et immortelle, c'est a savoir que elles aient telz mouvemens desquelz ne soit aucune fin, mais que tel mouvement soit plus fin des autres qui ont fin. (ORESME, C.M., c.1377, 274).

Par abnégation : Pour ce qu'il est moien par abnegacion entre les .II. contraires. (ORESME, C.M., c.1377, 222).

"Résumé de qqc." : Ce est l'abreviacion de cest chapitre. (ORESME, C.M., c.1377, 356).

[Sous la forme soi absentir] : ...et ne se pourroit departir ne absentir de quelcunque lieu (ORESME, C.M., c.1377, 278).

[P. oppos. à relatif] "Absolu" : Et petit et grant ne sont pas choses absolutes, mais sont dites ou resgart d'autre, car ce que est petit est grant ou resgart de ce que est mendre. (ORESME, C.M., c.1377, 626).

"Dans l'absolu (p. oppos. à ce qui est relatif)" : ...ces .III. differences, destre et senestre et devant et derriere, ne sont pas ou ciel distinctees royaument ne absoluement, mais seulement en relacion sanz difference roiale. (ORESME, C.M., c.1377, 410).

"D'une manière immédiate (p. oppos. à ce qui dépend d'une relation à qqc.)" : Et non pas simplement ne absolutement, mais en relation a nous et ou resgart de nous. (ORESME, C.M., c.1377, 308).

[Affirmation renforcée] "Parfaitement, entièrement" : L'en ne doit pas entendre que aer ou eaue aient en soy .II. qualités motives, pesanteur et legiereté, absoluement aussi comme, selon aucuns, .II. contraires sont ou moien, si comme chaleur et fredeur en ce qui est tyede (ORESME, C.M., c.1377, 686).

[P. oppos. à substance] "Ce qui existe, non en soi-même, mais dans un autre" : Les raysons dessus mises sont pour la plus grant partie de logique et de methaphisique et generales a toutes choses, soient substances ou accidens (ORESME, C.M., c.1377, 252).

"Ce qui ne fait pas partie de l'essence d'un être" : Item, estre eschaufé ou autrement alteré n'est pas soy avoir autrement a autre corps, mais se le corps qui eschaufe se a autrement a autre, c'est par accident et hors l'essence de ceste alteracion ou mouvement. (ORESME, C.M., c.1377, 372).

"Propriété non permanente" : Item, toutes passions ou accidens corporelz sont divisibles en .II. manieres (ORESME, C.M., c.1377, 590).

Rem. Ce qui est divisible est opposé à ce qui est indivisible.

"Circonstance imprévisible (p. oppos. à la notion d'immanence)" : Item, il n'est pas vraysamblable que corps lumineus de soy perpetuelment, si comme est le soleil de soy, et non pas par pourreture ou par accident, et corps non-lumineus et obscur de soy, si comme est la lune, soient d'une espece et d'une nature. (ORESME, C.M., c.1377, 464).

[D'une réalité] : Mais l'en doit entendre par ceste pesanteur qui crest en descendant une qualité accidentele laquelle est causee par l'enforcement de l'acressement de l'isneleté, si comme j'ay autrefoys declarié ou .VIIe. de Phisique. (ORESME, C.M., c.1377, 144).

[D'une virtualité] : ...ou ce est ce qui oste l'empeeschement, et donques est il dit estre meu de puissance ou de possibilité accidental. (ORESME, C.M., c.1377, 684).

"Exécuter, réaliser (une chose promise)" : Et en ceste maniere ou sens que les docteurs appellent anagogique seroit lors acompli ce que nostre Seigneur promist a l'umain lignage (ORESME, C.M., c.1377, 728).

Accomplissement de + subst. représentant l'idée de qualité ou de vertu. "Fait de réaliser pleinement" : Je di que il ne s'ensuit pas, car meisme selon philosophie, Dieu est fin principal de Lui meisme et n'a mestier quant a l'acomplissement de sa perfection de quelcunque chose qui soit hors Lui. (ORESME, C.M., c.1377, 362).

[Avec idée de finalité] "Fait de se réaliser pleinement" : Nous disons que chascune chose est parfaite parce que elle a commencement et moien et fin ou acomplissement. (ORESME, C.M., c.1377, 48).

Estre d'un accord : Et ceulz qui supposent que le feu est element ne sont pas d'un acort et a leur opinion s'ensuient autres inconveniens, car les uns appliquent ou attribuent au feu figure pyramide. (ORESME, C.M., c.1377, 626).

Estre à accord que. "S'accorder sur le fait que" : Et dist yci Averroïz que toutes loys conviennent et sont a acort que Dieu est ou ciel et que Dieu est pardurable. (ORESME, C.M., c.1377, 276).

MUS. [À propos de tons ou de notes] "Accord" : ...car Aristote dit ou livre de Problemes que le chant qui est de consonancies ou d'acors et de voiz moiennes et proceines est melleur que ne est celui qui est d'acors plus distans ou plus lointains (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 189). Item, aussi comme mutacion ne peut estre que elle ne soit en miex ou en non-miex combien que aucune fois tout ensamble soit tres bien, si comme un chant de pluseurs voiez tres bon ne seroit pas si bon se les voies estoient tousjours ou tres meilleur acort, samblablement selon la variacion de la musique insensible du ciel les choses de cibas sont une fois en meilleur disposicion que en autre, et selon ce une fois est pais, autre guerre, si comme dit Escripture (ORESME, C.M., c.1377, 482).

Soi accorder en qqc. "Déclarer son assentiment sur qqc." : Item encore, s'accordent il en ce que la saint Escripture dist que ce jour dura .II. jours (ORESME, C.M., c.1377, 376).

[Le compl. d'obj. indir. désigne une chose concr.] Soi accorder à qqc. "Être en concordance avec qqc." : Et semble que rayson face tesmoingnage et que elle s'acorde as choses apparantes, et les choses apparentes a rayson, quar touz honmes ont estimacion des diex et que aucunes choses divines sont. (ORESME, C.M., c.1377, 84).

Soi accorder à qqc. "Coïncider avec qqc." : ...et a ce s'acorde ce que maintenant est dit que des corps du monde sont .III. mouvemens simples. (ORESME, C.M., c.1377, 60).

Empl. abs. "Être réciproquement en harmonie" : Semblablement quant les ellemens se acordent et conviennent ensemble par amystié selonc cel oppinion, c'est une constitucion ou disposicion autre que devant ; mais nientmoins les ellemens seroient touzjours un meisme. (ORESME, C.M., c.1377, 184).

Avoir accoutumé à + inf. : Quar nous avons acoustumé a appeller ciel le derrenier corps qui est en haut sus tout autre et ouquel nous disons estre toute chose devine comme en son lieu. (ORESME, C.M., c.1377, 158).

Par l'accroissement de qqc. : Item, par l'acressement de ceste isneleté est acquise et causee en la chose meue une qualité motive nouvelle laquelle nous poons nommer force ou redeur, et ceste qualité ou redeur fait aide en mouvement naturel et meut la chose meue violentement quant elle est separee du premier moteur ou motif. (ORESME, C.M., c.1377, 414).

En accroissement : Mais il n'est pas ainsi de velocité ou d'ysneleté, aussi comme en magnitude ou quantité le procés est infini en division ou diminucion, si comme il fu dit ou premier chappitre, mais non pas en augmentacion ou acreissement. (ORESME, C.M., c.1377, 104).

[Suj. d'un verbe d'action] : Item, la generacion de ceste qualité ou redeur crest et enforce tousjours tant comme l'acressement de l'isneleté crest et enforce. (ORESME, C.M., c.1377, 414).

[Compl. d'obj. dir.] : Premierement, se le ciel estoit meu irregulierement, il convendroit que son mouvement eust intension et enforcement ou accressement de isneleté (ORESME, C.M., c.1377, 412).

"Augmenter la taille (d'une chose)" : ...se une superfice estoit transmuee de figure en autre sanz la acrestre ou appeticier, elle ne pourroit estre contenue ne comprinse en plus petite ligne que est la circulaire (ORESME, C.M., c.1377, 392).

[Le compl. d'obj. désigne une chose abstr.] "Rendre qqc. plus important" : Item, c'est chose desresonnable que la vertu qui meut le ciel doie accrestre l'isneleté de son mouvement par temps infini (ORESME, C.M., c.1377, 424).

"Devenir plus grand" : Apres ce, Aristote reprouve le secont membre de la division qui est tel : que l'isneleté du mouvement du ciel fust venue et procedast encore touzjours en acressant perpetuelement sanz commencement et sans fin, ou perpetuelment en appetisant. (ORESME, C.M., c.1377, 424).

[D'une chose concr.] : Et quant il voient que ce ne peut estre procuree par un moien et il le ont esleü ce moien prochein, il conseillent coment ce peut estre et comme ce moien pourra estre procuré et acquis et par quel autre moien. (ORESME, E.A., c.1370, 191). Et ce qui est meu est meu pour acquerir miex ou pour la conservacion de son bien. Et Dieu ne puet miex avoir et n'a mestier d'estre meu pour guarder son bien. (ORESME, C.M., c.1377, 164).

[Suj. inanimé ; le compl. d'obj. désigne une qualité] "Finir par posséder (une qualité)" : Item, les parties des ellemens simples qui ont contraire esquelles leur contraire ne fet aucune action, n'ont mestier de telle qualité ou puissance pour durer, si comme les parties de terre qui sont vers le centre et les parties du feu qui sont pres du ciel, quar se touzjours estoient la ou il sont et aucune chose contraire ne approchast de elles, elles dureroient par temps infini sanz aquerir autre puissance que celle que elles ont (ORESME, C.M., c.1377, 232).

[Du feu] : Car il est plus actif et plus cler et plus soutil. (ORESME, C.M., c.1377, 516).

[P. oppos. à passif] : Le ciel a en soy vertu active par quoy il altere les choses de cybas, mais il n'a pas vertu passive (ORESME, C.M., c.1377, 124).

"Mouvement en général" : Par ce que nous dirons sera manifeste que cors infini ne puet souffrir mouvement ou action faicte par corps fini et aussi il ne puet faire action en corps fini. (ORESME, C.M., c.1377, 122).

"Mouvement (en tant que propriété d'un objet)" : Ce est Dieu, et selon Averroïz, les autres choses purement incorporeles, car leur action est leur substance. (ORESME, C.M., c.1377, 502).

[Avec un compl. déterminatif objectif] : Et donques se l'addicion de la pesanteur est infinie, l'addicion de l'isneleté sera infinie. (ORESME, C.M., c.1377, 142).

[Sans compl. déterminatif] : La chose dehors est alteree et corrumpue ou resolue, et par ce elle passe et est convertie en la substance de la chose qui crest soit par nutricion ou nourrissement, si comme il est es bestes et es plantes, ou par autre addicion, si comme il est de la pierre qui crest en la terre. (ORESME, C.M., c.1377, 82).

Adeviner qqc. : ...et ainsi par ceste voie il ne convient pas songier ne adiviner une noviesme espere naturele, invisible et sans estoilles, car Dieu et nature avroient pour nient faite tele espere quant par autre voie toutes choses peuent estre aussi comme elles sont. (ORESME, C.M., c.1377, 536).

Adeviner + inf. : Et donques l'en ne doit pas pour noient et sanz cause adeviner ne mettre une chose estre qui appert aucunement, ne soustenir un [sic] oppinion dont le contraire est vraysemblable, mais il est bon d'avoir consideré se ce est impossible. (ORESME, C.M., c.1377, 170).

Empl. abs. : Item, selon ce que je dis ou sixte chapitre, se un tuel ou canel attaignoit du centre siques au ciel et il fust plain d'eaue fors que .I. pou de aer fust pres du centre, cest aer monteroit siques au ciel de mouvement naturel, car l'en ne pourroit signer lieu ou il commensast estre violent fors en adivinant et sans rayson. (ORESME, C.M., c.1377, 704).

"Sujet d'étonnement" : ...l'en ne pourroit penser comme ce est grande admiracion de considerer la velocité ou ysneleté du mouvement du ciel, attendue la grandeur de lui et du tour ou circuite que il fait en un jour. (ORESME, C.M., c.1377, 282).

[Le compl. d'obj. désigne une chose] "Vénérer à l'exemple d'une divinité" : Et se par elle [par une intelligence] le feu est vif de vie intellective, ce dire est une absurdité en philosophie et aproche de l'erreur d'aucuns anciens de Caldee qui aoroient le feu. (ORESME, C.M., c.1377, 318).

[Dans le domaine de la rhét.] "Fioriture" : Mes il [ces philosophes] se adheroient a leurs raysons et se efforçoient de les attraire a salver les experiences par aournemens de paroles. (ORESME, C.M., c.1377, 514).

"Rectifier qqc." : Pour ce que pluseurs anciens de grant auctorité tenoient que ou ciel est armonie et musique, je veul declairer et adrecier l'opinion que aucuns telz povoient avoir. (ORESME, C.M., c.1377, 476).

Adresser qqc. à qqn. "Adresser qqc. à qqn" : Les philosophes qui ont ou temps passé enquis de verité speculative et ausquelz nous adreçons nos paroles ont eu opinions divers les uns des autres. (ORESME, C.M., c.1377, 586).

Subst. masc. Adversaire de qqc. "Celui qui s'oppose à une opinion" : Item, quant nous avons respondu aus raysons des oppinions contraires, il ne semblera pas que nous condempnons ces oppinions de voulenté et sanz cause, quar il convient que ceulz qui enquierent la verité jugent souffisanment et non pas comme anemis et adversaires des oppinions contraires. (ORESME, C.M., c.1377, 178).

[En intensité] : Mes pour ce que la terre est transparente aucunement, la lumiere du ciel descent jusques a ce terme insensiblement et en afflebiant ou elle ou la chaleur ou autre qualité causee de elle et non oultre, comme dit est. (ORESME, C.M., c.1377, 258).

[En quantité] : Et quant l'acressement de l'isneleté afflebie, nonobstant que tel acressement dure, aussi appetice l'acressement de ceste qualité nonobstant que elle cresse. (ORESME, C.M., c.1377, 414).

[En vitesse] : Le secont, si comme d'une secte traicte droit en haut, va au commencement en enforçant et vers la fin en afflebliant et retardant (ORESME, C.M., c.1377, 414).

Affection de qqc. "Attachement à qqc." : Et pour animer, exciter et esmouvoir les cuers des jeunes honmes qui ont subtilz et nobles engins et desir de science, afin que il estudient a dire encontre et a moy reprendre pour amour et affection de verité, je ose dire et me faiz fort que il n'est honme mortel qui onques veist plus bel ne meilleur livre de philosophie naturele que est cestui (ORESME, C.M., c.1377, 730).

Empl. trans. au passif. [Suj. animé] "Être définitivement attaché à (une opinion)" : Sy comme aucuns qui sont si affichiéz et si ahurtéz a leurs oppinions que il heent et leur desplest et ne veullent oïr raysons au contraire. (ORESME, C.M., c.1377, 178).

"Ressemblance" : Car, si comme il fu dit ou .IXe. chapitre, musique a a l'ame aussi comme un cousinage et une affinité. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 356). Item, si comme je ay touchié devant et selon les anciens philosophes, la musique insensible des corps du ciel est selon les proporcions armoniques dont je ay faite mencion et desquelles est composee musique humaine et sensible laquelle se conforme et a une colligance et affinité a la musique celestiel. (ORESME, C.M., c.1377, 484).

PHILOS. "Terme positif" : Item, affirmacion est premiere que n'est privacion, si comme chaleur est premiere que n'est froidure, et repos et pesanteur sunt dis par privacion de legiereté et de mouvement. (ORESME, C.M., c.1377, 360).

Affirmer que + complét. : Et encore afferment ces philosophes que une autre terre est opposite a ceste et que le feu est ou milieu entre ces .II. terres (ORESME, C.M., c.1377, 514).

"Allumer, mettre le feu à" : ...car mouvement est naturelment nay et apte a eschaufer et affouer et boies ou fustes et pierres et fer. (ORESME, C.M., c.1377, 430).

"Chauffer, rendre chaud" : Et ces sëetes eschaufent pour ce que elles sont meues en l'aer, et pour la percussion ou confricacion du mouvement l'aer est affoué et eschaufe comme feu. (ORESME, C.M., c.1377, 432).

THÉOL. [À propos du corps glorieux] "Facilité à se déplacer" : Item, des mouvemens des corps glorifiéz desus dis je m'en passe briefment pour ce que les docteurs en ont soufisanment determiné, car telz corps sont ou seront douéz des dons de subtilité et de agilité aveques les autres dons et si ne ont ou avront quelcunque inclinacion a descendre ne autre resistence dedens eulz comme dit est ; et pour ce il seront meuz seulement par volenté. (ORESME, C.M., c.1377, 724).

"Assemblage (d'éléments composants)" : Et donques tout corps est parfait en quantité, et celui est tres parfait qui tout contient par aggregacion. (ORESME, C.M., c.1377, 54).

Part. passé en empl. adj. "Obstiné" : ...gens de forte sentence, affichiéz et ahurtéz, qui sont fors a persuader et ne sont pas legierement tournéz de leur opinion. (ORESME, E.A., c.1370, 395). Sy comme aucuns qui sont si affichiéz et si ahurtéz a leurs oppinions que il heent et leur desplest et ne veullent oïr raysons au contraire. (ORESME, C.M., c.1377, 178).

À l'aide de qqn. "Avec l'aide de qqn" : Or ay je donques a l'aide de Dieu et a sa loenge monstré clerement (ORESME, C.M., c.1377, 260).

Faire aide en qqc. : ...et ceste qualité ou redeur fait aide en mouvement naturel (ORESME, C.M., c.1377, 414).

[De la figure géométrique qu'est la pyramide] "Pointu" : Et de ces ici les uns qui parloient plus simplement disoient que ce est pour ce que pyramide est la plus acue de toutes les figures (ORESME, C.M., c.1377, 626).

[D'un angle] "Inférieur à 90°" : ...et pyramide est toute angle, car de toutes les figures regulieres elle a les angles plus acuz (ORESME, C.M., c.1377, 650).

Empl. adv. "De façon aiguë" : Item, aucuns des anciens qui mettoient son es cielz disoient que le ciel qui est le plus bas, c'est a savoir l'espere de la lune, resone le plus accu ou gresle (ORESME, C.M., c.1377, 480).

[Sous la forme acuille] : Et une autre chose moins pesante qui sera ronde ou besloingne, aussi comme une acuille, descendra en l'eaue. (ORESME, C.M., c.1377, 712).

"Fluide qui constitue l'atmosphère" : Et pour ce, un ange peut estre en un lieu sanz soy mouver nonobstant que en ce lieu pluseurs corps succedent un apres l'autre, aussi comme le ray du soleil qui passe par une fenestre n'est pas meu aveques l'aer que le vent emporte ou chace, mais samble demourer tout un combien que non soit, car ce n'est pas du tout semblable. (ORESME, C.M., c.1377, 290).

"Atmosphère" : ...il [le mouvement du ciel] eschaufe le haut aer parce que le ciel meu meut le feu et le feu fait en le aer confricacion, distraction et violence par quoy il est fet plus chaut comme dit est. (ORESME, C.M., c.1377, 444).

Empl. trans. au passif. "Être fâché" : Et nous le voions es melodies sacrees ou saintes que quant aucuns ont usé de cestes melodies lors de ce que il estoient courrouciés et aïréz, les ames sunt restituees aussi comme se elles eussent sorti ou eussent acquise purification par ceste medicine. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 355). Et se aucun demandoit en outre la cause pourquoy et la maniere comment confricacion fait chaleur, par aventure pourroit l'en dire que, par la violence qui est en elle, nature est escommeue et aussi comme airee et pour ce elle se eschaufe et engendre et cause chaleur qui est une premiere qualité perfecte et active. (ORESME, C.M., c.1377, 440).

Aisé à + inf. : ...le ciel qui est selon leur opinion de nature de feu est plus rare ou plus cler et plus aesé ou plus legier a diviser que n'est l'aer ou le feu de cibas. (ORESME, C.M., c.1377, 476).

Ajouter qqc. avec qqc. : ...et que la moytié du residu de .b. soit faite encore plus tenve en tant que, quant elle sera adjoustee aveques l'autre en figure circulaire, elle soit aussi large comme le semydiametre de la premiere partie ou moytié ["elle" représentant une figure géométrique]. (ORESME, C.M., c.1377, 120).

Ajouter qqc. à qqc. : Et une telle adjoustee a chose plus pesante la fait plus pesante. (ORESME, C.M., c.1377, 594).

Ajouter qqc. : ...et ainsi sans fin en adjoustant tousjours de jour en jour mendre degré d'isneleté selon proporcionalité soudouble, il est certain que l'isneleté du ciel ne attaindroit onques en temps du monde siques a isneleté double (ORESME, C.M., c.1377, 426).

[Fait partie d'un titre d'ouvrage] : Et tout ce ay je autrefois declairé evidanment en un livret que je nommay Algorisme de proporcions et par demonstraison pure mathematique a laquelle nul ne pourroit par raison contredire. (ORESME, C.M., c.1377, 484).

[Sous la forme argorisme] : Et a parler plus proprement, elle [la figure qui est du tout sanz angle] est outre et precede unité quant est a angle et ausi comme le cifre en argorisme qui est devant unité. (ORESME, C.M., c.1377, 384).

[Suj. inanimé] "Rendre plus léger" : Et donques la chose qui fait et engendre aer de eaue eschaufe et rarefie et alegie [sic ; aliege d'apr. ms. B.N. fr. 565, 158a] la matiere et apres introduist la forme partie apres autre comme dit est. (ORESME, C.M., c.1377, 682).